- potin
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1 ♦ Surtout au plur. Bavardage, commérage, souvent malveillant. ⇒ 1. cancan, commérage. Faire des potins sur qqn. ⇒ potiner. Ce ne sont que des potins.2 ♦ (1875) Fam. Bruit, tapage, vacarme. ⇒ 2. boucan, pétard. Faire du potin, un potin du diable.Synonymes :- cancan (familier)- on-dit- racontar (familier)- ragot (familier)Bruit, tapage, vacarmeSynonymes :- boucan (familier)- foin (populaire)- raffut (familier)- ramdam (populaire)potinn. m.d1./d Fam. (Surtout au Plur.) Commérage, cancan.d2./d Pop. (Surtout au Sing.) Grand bruit, tapage.I.⇒POTIN1, subst. masc.A. —Fam., souvent au plur. Bavardages, commérages généralement médisants; chronique mondaine plus ou moins scandaleuse. Synon. cancan (fam.), on-dit, racontar (fam.), ragot (fam.). C'étaient des potins interminables avec les voisines (ZOLA, Assommoir, 1877, p.498). Que m'importe son mariage et ce potin d'un adultère? (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1907, p.49). L'air candide d'une petite fille bien sage, les yeux brillants (...) qui regardaient de côté, malignement, guettant tous les potins, happant toutes les polissonneries de la conversation (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p.732). V. concierge ex. de Van der Meersch et ex. 4.— Loc. verb. Faire des potins sur qqn. Faire de petites médisances. Synon. fam. cancaner, potiner. Est-ce qu'on n'aurait pas fait à Monsieur des potins sur Mlle Alice? (BOURGET, Tapin, Fille-mère, 1927, p.186).B. —P. ext., pop.1. Grand bruit, tapage, vacarme; chamaillerie, querelle. Synon. boucan (fam.), foin (pop.), raffut (pop.), ramdam (pop.), tintamarre. Un potin infernal, du diable, de tous les diables; quel potin! Le poêle (...) s'écroula bruyamment (...) les hommes (...) se redressèrent noyés de suie, de larges plaques noires aux épaules. Alors le potin devint assourdissant: —Tas de cochons! —Bougres de fantassins! —Eh ben! mince alors, nous sommes frais! (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 1re part., VI, p.70).2. Loc. verb. Faire du potina) Faire du bruit, du tapage. Laisse-les donc s'amuser ces gamins, moi, j'aime que ça remue et que ça fasse du potin. Si tu veux que je te dise, les tiens m'ont l'air trop sérieux, ils ne gueulent pas assez fort (AYMÉ, Jument, 1933, p.159).b) Au fig. Causer un scandale. Synon. faire du bruit, faire du foin (pop.). Le potin que sa mort [de M. Jean Croissy] a fait ici, à l'époque! Pensez. (...) On le noie, en l'assommant, dans l'eau, avec des pierres! (BOURGET, Actes suivent, 1926, p.49):• ♦ Quel étrange potin Louis a-t-il été faire au sujet d'une pièce de vous insérée dans L'Ermitage? On n'y comprend rien. J'ai pensé (et j'ai pensé juste, n'est-ce pas?) que sa vertueuse et furibonde indignation venait toute de lui...GIDE, Corresp. [avec Valéry], 1891, p.96.Prononc. et Orth.:[
]. Homon. et homogr. potin2. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1811 «commérage» (CHATEAUBR., Corresp., t.1, p.364); b) 1884 faire des potins sur qqn (MAUPASS., Contes et nouv., t.2, Armoire, p.568); 2. a) 1875 «tapage» (Figaro, mai d'apr. LARCHEY 1878, p.295); b) 1881 faire du potin «faire du tapage» (RIGAUD, Dict. arg. mod., p.309). Empr. au norm. potin «commérage» (1625-55, DAVID FERRAND, Muse normande, éd. A. Héron, t.1, p.5), déverbal du norm. potiner «bavarder» (sans doute déjà en usage vers 1800 d'apr. FEW t.9, p.270b, note 20), prob. issu du subst. norm. potine signifiant «chaufferette» (id.) et dér. de pot1, en raison de l'habitude qu'avaient les femmes, lorsqu'elles se réunissaient en hiver pour causer, d'apporter leurs chaufferettes (potines). V. FEW t.9, p.265b et p.270b, note 20.
DÉR. Potinage, subst. masc., fam. Action de faire des potins, des cancans; résultat de cette action. Synon. fam. cancanage, cancannerie, commérage. Alors ce bruit infâme courait donc? (...) c'était une rumeur, un de ces potinages scandaleux, qui se lèvent des villes comme la boue de leurs pavés! (ESTAUNIÉ, Simple, 1891, p.104). — []. — 1re attest. [1861 «commérage» (GONCOURT, Journal, 31 mars d'apr. FUCHS)]; 1877 «id.» (Journal de Genève, 17 mars ds LITTRÉ Suppl.); de potin1, suff. -age. Le norm. connaît déjà potinage «commérage» au XVIIes. (1625-55, DAVID FERRAND, Muse normande, éd. A. Héron, t.3, p.93).
II.⇒POTIN2, subst. masc.MÉTALL. Alliage de cuivre utilisé en dinanderie, dont on distingue deux espèces: le potin jaune, mélange de cuivre jaune et d'un peu de cuivre rouge, le potin gris qui se compose de lavures de laiton et de plomb ou d'étain (d'apr. JOSSIER 1881). Un potin nouvellement découvert dans ces montagnes, dont le grain, après deux fusions, acquiert la finesse et presque la couleur de l'étain. «Je puis en faire, nous dit-il, les choses les plus délicates et les plus légères...» (CRÈVECOEUR, Voyage, t.1, 1801, p.283).Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. potin1. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist. 1373 (doc. ds GDF.). Dér. de pot1; suff. -in (parfois écrit -ain en m. fr., v. GDF. et GAY), du lat. -imen (v. FEW t.9, p.266b et p.270b, note 31).
1. potin [pɔtɛ̃] n. m.ÉTYM. XIIIe; de pot.❖♦ Techn. anc. Alliage de cuivre, d'étain et de plomb, dont on faisait des ustensiles (poterie d'étain, de cuivre…). || Potin jaune, gris.————————2. potin [pɔtɛ̃] n. m.ÉTYM. 1655, mot normand; d'un sens dial. de potin, potine « chaufferette en terre cuite », à cause des bavardages des femmes qui « potinaient » (se chauffaient); cf. Wartburg, pottus; en outre potte, du rad. pott- signifie « grosses lèvres ».❖1 (Un, des potins). Bavardage, propos concernant des personnes, souvent médisants ou scandaleux. ⇒ Cancan, commérage, ragot (→ Déluré, cit. 1; foultitude, cit.; 1. mannequin, cit. 10). || Faire des potins sur quelqu'un, de petites médisances. ⇒ Potiner.1 (…) le potin est un signe de race des petites gens et des petits esprits. Il est aussi la consolation des femmes qui ne sont plus aimées ni courtisées.Maupassant, la Femme de Paul, Correspondance.2 (…) cette chose universellement décriée, qui ne trouverait nulle part un défenseur : « le potin », lui aussi, soit qu'il ait pour objet nous-mêmes et nous devienne ainsi particulièrement désagréable, soit qu'il nous apprenne sur un tiers quelque chose que nous ignorions, a sa valeur psychologique.Proust, Sodome et Gomorrhe, Pl., t. II, p. 1048.2 Bruit, tapage, vacarme. || Faire du potin, un potin du diable. || Un potin assourdissant (→ Juger, cit. 18).❖DÉR. Potiner, potinier, potinière.
Encyclopédie Universelle. 2012.